Agesys, société d’Inovia, versera un coup de pouce de 100 euros à ses 70 salariés fin janvier, pour faire écho au « chèque énergie » du gouvernement. Elle teste aussi un système de points au mérite que les employés s’auto-attribuent, à échanger contre des primes ou des jours de congé.
La nouvelle leur a été annoncée cette semaine, comme un cadeau de Noël à retardement. Les 70 salariés d’Agesys (https://premium.courrierpicard.fr/id248075/article/2021-11-07/agesys-lance-son-academie-internenoyon), entreprise de services informatiques basée au campus Inovia, vont percevoir avec leur salaire de janvier une prime de 100 euros à la fin du mois… pour compenser la hausse du prix des énergies et carburants. Sauf qu’il ne s’agit pas du « chèque énergie » du même montant versé par l’État, le mois dernier, aux ménages aux revenus modestes : là, l’initiative revient à la direction.
« Contrairement au “chèque énergie” national, attribué sous conditions de ressources, nous ferons bénéficier à tous nos collaborateurs de notre “chèque inflation”, indique Christophe Thuillier, le dirigeant de cette société arrivée à Noyon en 2012. On souhaite faire écho à la mesure du gouvernement, car l’inflation reste un sujet. Nous montrons qu’on reste attentifs à l’actualité, qu’elle nous fait réagir ».
L’inflation reste un sujet. On est attentifs à l’actualité
Cette idée est dans la droite ligne d’autres trouvailles chez Agesys, qui avait déjà versé entre 1 000 et 2 000 euros à ses employés, de 2019 à 2021, au titre de la « prime Macron », cette aide défiscalisée. L’entreprise avait fait parler d’elle en instaurant, voilà trois ans, le concept de la « prime participative » : chaque salarié démarre l’année avec une cagnotte de 150 euros pour attribuer des gratifications à ses collègues, s’il le juge nécessaire, en fonction de leur mérite sur telle ou telle action. Les techniciens, ingénieurs, chefs de projets ou commerciaux d’Agesys ont depuis pris à leur compte ce système original : « Quasiment toute la somme allouée à ce concept de primes horizontales est utilisée à chaque fois, constate Christophe Thuillier. Les modes de reconnaissance mutuelle, on essaye de les multiplier. Cela incite à regarder ce qui se passe autour de soi ».
Embauchée par Agesys voici trois ans, Justine Amiot, attachée commerciale, reconnaît elle-même le caractère « surprenant », au départ, d’« avoir une prime à redistribuer à nos collègues ». Mais elle s’est prise au jeu : « Nous avons eu un dégât des eaux il y a peu, et la personne qui s’occupe de l’entretien des locaux a eu une prime pour la récompenser de son investissement. Moi qui interviens dans le domaine de l’administration des ventes, j’aime souligner le rôle des techniciens, avec lesquels je suis en contact, qui font beaucoup d’efforts pour être attentifs aux besoins du client. C’est une mesure novatrice ».
Des « bons points » contre des euros ou… des jours de congés
Une autre habitude s’est développée, elle, depuis 2021 : une prime par points que les collaborateurs peuvent s’attribuer à eux-mêmes. Tous disposent en début d’année d’un « compte » individuel de 90 points, d’une valeur de 10 euros chacun. « Le but, c’est que chaque personne s’évalue elle-même », justifie Christophe Thuillier. Les points sont convertibles en argent, donc, mais aussi en jours de congé supplémentaires (un à six par an), en aide financière à la pratique d’un sport, voire en dons à des associations. Le dirigeant apprécie le résultat : « Jusqu’à présent, il y a eu tous les cas de figure. Certains collaborateurs choisissent à la fois la prime et les congés ».
Article de presse : Courrier Picard